Dans mon dernier billet, je vous parlais de l’importance d’offrir de l’empathie aux parents d’enfants à besoins particuliers (parents A+). Je me suis dit que cette semaine, il serait bien d’éclaircir la différence entre la sympathie et l’empathie afin que vous puissiez offrir la bonne chose. Je vais faire une « Petit Robert » de moi-même et vous proposer ma vision de ces deux termes.
La sympathie est de se sentir submergé par la détresse, la souffrance, la peine du parent qui vit des difficultés. Ce dernière peut sentir un certain accompagnement, mais d’ordre fusionnel ce qui peut parfois être envahissant , car il peut avoir parfois l’impression que la personne lui vole sa peine, lui vole sa détresse. Le parent ne peut donc pas s’appuyer sur cette personne, il se sent seul même s’il est accompagné.
Voici un exemple pour illustrer la sympathie. Nous avons donc Adèle qui est accompagnée de Jacqueline, sa mère, elles se rendent à un rendez-vous où, l’équipe multi en santé mentale, va leur expliquer le diagnostic de Gilles de la Tourette de Mathis le fils d’Adèle. Elle est donc bouleversée, mais elle veut en apprendre plus sur ce syndrome. Elle s’est préparée mentalement afin de ne pas pleurer, car elle veut être certaine de ne rien manquer des informations divulguées dans cette rencontre. Elle s’est fait accompagner de sa mère pour l’aider à mieux saisir l’information et ne rien oublier. Toutefois, elle se rend compte assez rapidement que sa mère est accablée et pleure toute la durée de la rencontre devant l’ampleur des difficultés qui attendent son petit-fils. Adèle se sent donc bien seule et même un peu coupable d’avoir demandé l’aide de sa mère, elle qui est tellement peinée pour son petit-fils.
L’empathie, quant à elle, est ressentie avec un pied à l’extérieur de la situation. La vie du parent est comprise par l’autre personne, mais cette dernière a assez de recul pour lui offrir une attention, un véritable support.
Revenons avec l’exemple d’Adèle, qui est accompagnée de Jacqueline sa mère sauf que cette dernière sera cette fois capable d’empathie. Elles se rendent donc à un rendez-vous avec l’équipe multi en santé mentale qui va leur expliquer le diagnostic de Gilles de la Tourette de Mathis le fils d’Adèle. La maman est bouleversée, mais elle veut en apprendre plus sur ce syndrome. Elle s’est préparée mentalement afin de ne pas pleurer pour être certaine de ne rien manquer des informations qui lui seront divulguées. Elle s’est même fait accompagner par sa mère pour l’aider à mieux saisir l’information. Cette dernière s’est donc proposé de prendre des notes afin de pouvoir se faire une tête au retour à la maison. Elles ont fait une liste de questions ensemble pour se préparer et ne rien oublier. Finalement quand la mère sent sa fille défaillir elle lui fait un sourire, elle met sa main sur son bras. Elle utilise sa peine de grand-mère pour mieux comprendre et accompagner sa fille.
Ces deux exemples démontrent pourquoi je tenais à définir l’empathie et la sympathie. Par la même occasion, je vous encourage encore à offrir de l’empathie « tout plein » aux parents A+. Allez-y gaiement. Ça ne coûte rien et ça aide tellement.