Mon premier contact avec la théorie de l’attachement s’est fait alors que j’avais les deux pieds dedans sans le savoir. En effet, à cette époque ma définition de l’attachement était pour moi un sentiment plus ou moins fort que l’on ressentait pour un ami, une collègue, mais pas pour des proches pour lesquels je croyais que nous ressentions plutôt de l’amour. J’étais loin du compte.
Une travailleuse sociale bien intentionnée et voulant sans doute m’éclairer sur la réalité de mon quotidien est un jour débarqué chez moi avec plusieurs textes parlant de l’attachement et la référence d’un organisme œuvrant dans ce domaine (PÉTALES). Elle ne savait pas qu’elle venait de donner un nouveau tournant à ma vie et un sujet de prédilection pour stimuler ma curiosité de maman et d’intervenante.
Vous vous demandez certainement pourquoi cette travailleuse sociale semblant sortir de nulle part est arrivée chez moi avec ces informations. Rappelez-vous que j’avais les deux pieds dans les divers défis liés à l’attachement sans le savoir et qu’elle elle percevait dans la lenteur de l’adaptation du jeune homme qui apprenait à vivre chez moi, une souffrance plus grande, des difficultés d’attachement manifestes. Vous êtes curieux de savoir ce qui lui a mis la puce à l’oreille et bien voilà…
Le fort mignon jeune homme qui habitait chez nous :
- refusait de se faire bercer autrement qu’assis de dos sur le bout de mes genoux
- se frappait la tête sur une surface dure (comptoir, mur) si un étranger essayait de lui parler et paradoxalement, il pouvait vouloir se faire prendre par un voisin que nous connaissions vaguement
- refusait systématiquement de dormir surtout pendant le jour
- voulait TOUT faire seul (ouvrir ses yogourts, attacher son manteau…) malgré une motricité fine trop peu développée
- faisait des crises constantes parfois plusieurs heures par jour…
Bref, il était désarçonnant. Toutefois, mon nouveau regard teinté par la théorie de l’attachement m’a permis de comprendre que les difficultés du marmot n’étaient pas que des caprices, des traits de personnalité, des difficultés d’adaptation… mais qu’elles prenaient source dans sa vie d’avant, dans les difficultés qu’il avait dû affronter dans cette période préverbale.
Ce fut mon premier contact avec le trouble de l’attachement. Depuis, j’ai lu des dizaines de livres, d’articles et suivi des formations, des conférences… sur le sujet. J’en suis venue à comprendre toute l’importance que chaque bébé ait un premier donneur de soin adéquat pour répondre à ses besoins, car ce premier lien influencera les autres relations qu’il aura dans sa vie.
L’attachement est un sujet à la fois complexe et primordial. Ce court écrit relate mes premiers pas dans ce monde, mais n’illustre aucunement les symptômes complets d’un défi ou d’un trouble de l’attachement. Il y a tant à dire que j’écrirai certainement dans un avenir prochain encore sur le sujet.
Je vous invite à me partager vos témoignages, vos questions et vos intérêts pour le merveilleux monde de l’attachement.