Cet article est une collaboration avec Stéfanie La Doula, elle nous entretient du deuil qui accompagne l’arrivée d’un enfant avec un défi particulier. Un joli témoignage à lire.
Vous attendez impatiemment ce petit poupon. Vous faites des projets, vous imaginez son arrivée pour l’hiver. Puis aucun bébé ne s’accroche. Vous l’imaginez ensuite atterrir sur terre au printemps, mais toujours absent dans votre ventre vide. Puis vient l’envie de l’avoir pour l’été et voilà qu’une mince ligne rose apparaît sur le test de grossesse. Ç’a été plus long que prévu, vous avez eu encore plus de temps pour l’imaginer.
Viennent ensuite les nausées, la fatigue, et la grossesse merveilleuse que vous attendiez est teintée d’obstacle. Malgré tout ça, vous caressez votre ventre qui s’arrondit. Vous guettez ses premiers mouvements : vous avez si hâte! Le jour de l’échographie, vous découvrez que ce sera un garçon, vous l’imaginez déjà aimer les camions, mais aussi les poupées, pour jouer au papa. Son père d’ailleurs espère déjà le voir jouer au hockey, ou au soccer. Vous vous imaginez déjà l’encourager dans les gradins.
Vous aviez choisi un prénom, mais en le voyant à l’échographie vous changez d’idée. Durant l’attente entre la technologue et le radiologiste, il s’écoule 20 minutes et vous arrêtez déjà votre choix. Vous attendez le radiologiste pour quitter enfin cette salle et vivre votre bonheur. Mais ce n’est pas votre premier bébé. Vous savez que normalement c’est plus rapide que ça. Vous êtes convaincu qu’il y a simplement plus d’échographies que d’habitude.
Puis, il entre les yeux baissés et vous annonce la différence de votre fils. Votre monde s’écroule. L’enfant tellement normal que vous aviez imaginé vient de disparaître. Un autre prend sa place, avec ses rendez-vous médicaux, le regard des autres et l’adaptation dont il aura besoin toute sa vie.
S’en suivent tout plein de tests, de suivis, de recherches et de larmes. Un deuil d’enfant parfait, normal. Mais dans la détresse, il y a toujours des personnes pour nous soutenir, nous écouter, nous conseiller, et nous réunir avec d’autres parents vivants la même situation.
Puis vous acceptez, et attendez patiemment son arrivée dans le cocon que vous lui avez forgé. Je dis forgé parce qu’il est solide, avec une base puissante et deux parents soucieux de son bonheur. Et il arrive enfin, avec une entrée fracassante, il est magnifique, différent et unique.
Un deuil, ça peut prendre du temps, j’ai eu la chance de pouvoir le faire pendant ma grossesse. Mais beaucoup doivent le faire après, quand bébé attend votre chaleur, votre amour, et votre énergie. Parfois, même après avoir fait notre deuil, les craintes sont toujours là lors d’une prochaine grossesse. Acceptez ce que vous ressentez : une des étapes les plus difficiles du deuil de l’enfant désiré. Qu’il lui manque une main, ou que ce soit une fille au lieu d’un garçon.
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